La justice a rendu ce lundi son jugement dans le procès de l’accident qui a fait 113 morts en 2000 à Gonesse. La compagnie, qui devra également s'acquitter d'un million d'euros de dommages et intérêts à Air France, va faire appel.
Continental Airlines a été condamnée lundi à une amende de 200.000 euros pour sa responsabilité dans le crash du Concorde d'Air France, provoqué en 2000 par une lamelle perdue par un avion de la compagnie américaine et ayant fait 113 morts. Continental Airlines devra également s'acquitter d'un million d'euros de dommages et intérêts à Air France.
L'un de ses employés, John Taylor, 42 ans, a été condamné à 15 mois de prison avec sursis pour avoir mal fabriqué et fixé cette lamelle. Mais son chef d'équipe, Stanley Ford, 71 ans, a été relaxé, de même que trois anciens responsables français de l'aéronautique qui étaient poursuivis: Henri Perrier, 81 ans, ex-directeur du programme Concorde chez Aérospatiale, son collaborateur Jacques Hérubel, 75 ans, et Claude Frantzen, 73 ans, ex-cadre de la direction générale de l'aviation civile (DGAC). «Aucune faute caractérisée ne peut être reprochée» aux trois Français, a estimé le tribunal.
Continental Airlines va faire appel de sa condamnation, a annoncé à la presse son avocat, Me Olivier Metzner, dénonçant une décision «qui protège uniquement les intérêts français». «Maintenance défectueuse»
Durant tout le procès, de février à mai, Continental Airlines avait réfuté la thèse selon laquelle l'accident aurait été provoqué par une simple lamelle d'une quarantaine de centimètres. Perdue par un de ses avions sur la piste de décollage du Concorde à Roissy, elle aurait selon les enquêteurs fait éclater un pneu du supersonique.
La défense de la compagnie américaine avait maintenu pour sa part que l'avion avait pris feu avant même de rouler sur ce bout de ferraille. Pour le tribunal, «aucune des constatations matérielles effectuées ni témoignages ne permettent de corroborer la thèse de Continental Airlines».
Le tribunal a épinglé la «maintenance défectueuse» de la compagnie américaine. Le parquet avait requis à son encontre une amende de 175.000 euros. Il avait demandé 18 mois de prison avec sursis contre les deux employés américains, et deux ans de prison avec sursis pour Henri Perrier. Ce dernier, qui a dirigé le programme Concorde de 1978 à 1994 chez le constructeur Aérospatiale, était absent au prononcé du jugement, pour raison de santé. (Source AFP)
Article paru le 6 décembre 2010 sur liberation.fr