Près de trois ans après les faits, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a indiqué, lundi 2 mai, avoir demandé à la France des éclaircissements concernant la condamnation infligée à l'homme qui avait brandi une pancarte portant l'inscription "Casse-toi, pov'con" devant le président Nicolas Sarkozy.

L'auteur de cette "offense" au président de la République, Hervé Eon, avait introduit une requête en avril 2010 devant la Cour, estimant que sa condamnation à 30 euros d'amende avec sursis constitue une violation de sa liberté d'expression. Les juges européens ont demandé à la France des explications complémentaires le 14 avril avant de décider si cette requête est recevable. Si c'est le cas, son examen pourrait prendre de longs mois, a précisé un porte-parole de la CEDH. Le gouvernement français doit formuler sa réponse au plus tard le 16 septembre.

"HUMOUR"

Hervé Eon, 59 ans, avait brandi son affichette lors du passage du cortège présidentiel, le 28 août 2008 à Laval (Mayenne). Il avait été ensuite condamné à une amende symbolique avec sursis pour "offense au chef de l'Etat", une condamnation qu'il avait contestée en vain jusque devant la Cour de cassation. La phrase "Casse-toi, pov'con !" avait été popularisée via une vidéo diffusée en 2008 sur Internet où l'on voyait Nicolas Sarkozy lancer cette invective à un visiteur qui refusait de lui serrer la main au Salon de l'agriculture de Paris.

Dans sa requête devant les juges de Strasbourg, Hervé Eon affirmait que cette expression "relevait de l'humour, le chef de l'Etat ayant lui-même prononcé ces mots quelques mois auparavant, et de la liberté de parole".

Sources

LEMONDE.FR, 02/05/11

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