Le secrétaire d'État à la Justice, Jean-Marie Bockel, a rendu le 3 novembre son rapport sur la prévention de la délinquance juvénile, suite à une mission confiée par le chef de l'État le 3 août dernier.

Aux termes de plus de 60 auditions et de la tenue, le 14 octobre dernier, des « Assises de la prévention de la délinquance juvénile », 15 propositions sont formulées autour de trois axes prioritaires :

- le soutien à la parentalité : il s'agit de renforcer l'autorité parentale, de favoriser l'intégration et de responsabiliser les familles à l'égard de l'obligation scolaire. Les stages parentaux, prévus par la loi du 5 mars 2007, constituent un outil efficace mais qui doit être renforcé. Le rapport propose , en outre, de développer un programme de coaching parental en s'appuyant sur les réseaux d'accompagnement des parents, de généraliser le contrat de responsabilité parentale et de créer un statut pour les beaux-parents.

- la restauration de la citoyenneté par l'école : des mesures sont préconisées pour lutter contre l'absentéisme et le décrochage scolaire, qui « recoupe très souvent la délinquance ». La mise en place d'un repérage précoce des difficultés sociales et sanitaires des enfants (dès 3 ans) est recommandée afin de permettre leur prise en charge le plus en amont possible. Le rapport considère l'école « comme la passerelle privilégiée entre la protection de l'enfance et la prévention de la délinquance » et propose de créer une permanence de l'aide sociale à l'enfance dès l'école primaire puis au collège. Des programmes de lutte contre les violences scolaires (racket harcèlement) doivent également être conduits ;

- la reconquête de l'espace public : il s'agit, selon le rapport, « de regarder la réalité en face, d'affronter les défis qui minent le pacte républicain dans son expression quotidienne, qu'il s'agisse des phénomènes de bandes, des trafics, de la montée en puissance de l'économie souterraine mais aussi d'un prosélytisme fondamentaliste hostile aux principes de laïcité ». Les principales propositions visent à mettre en oeuvre une politique spécifiquement ciblée sur les violences commises par les bandes de jeunes filles, dont la part dans la délinquance a augmenté, et à faire revenir les éducateurs de rue dans l'espace public. Le rapport propose enfin de solliciter des bénévoles pour mettre en oeuvre un parrainage civique de jeunes en situation de rupture.




Sources :

Rapport Bockel, nov. 2010

Élysée, 3 nov. 2010, communiqué

Article "Les propositions du rapport Bockel sur la prévention de la délinquance des mineurs" paru le 4 novembre 2010 sur net-iris.fr